Séminaire secondaire 10 - Art sacré, l'architecture

Hardouin a écrit:Arts Sacrés : l’architecture


1) Introduction :

L’architecture est l'art de concevoir et de réaliser des structures bâties. Nous avons pour habitude de nous réunir dans un endroit en dur pour prier et communier, tous ensemble. L’architecture religieuse se distingue de l’architecture profane à travers cette finalité : elle vise à nous rassembler pour vivre notre foi. Incidemment, elle est aussi un symbole de l’amitié aristotélicienne, de l’Eglise et de sa puissance et surtout un témoignage de notre vénération envers Dieu.
Certains bâtiments religieux ont par ailleurs une particularité qui fait d’eux des lieux sacrés car consacrés, mais notre exposé s’y attardera ultérieurement.

NB : Nous supposons que vous connaissez la différence entre église et Eglise, ainsi selon le trait d’esprit :
C’est dans l’église que se retrouve l’Eglise !!!


2) La base commune de nos églises


Le Plan type d'une église classique, en forme de croix latine

Le narthex est l'entrée de l'église, un espace intermédiaire avant d'accéder à la nef (intérieur). Il peut être au devant du portail, ou entre le portail et la nef
Il est prévu pour accueillir les catéchumènes se préparant au baptême, c'est dans cette endroit que se trouve les fonds baptismaux.
Il faut ajouter que dans les temples païens de l’époque antique, le fidèle n’était pas autorisé à s’avancer plus loin. Dans ce qu’on appelait la basilique (le temple), il était laissé sur le seuil, se devait d’y laisser ses offrandes et ne pouvait accéder à l’espace sacré. L’Eglise aristotélicienne a rompu avec cet accaparement du sacré par quelques prêtres jaloux de leurs privilèges et a ouvert l’église à ses fidèles qui peuvent entrer dans le saint espace pour mieux pouvoir entrer en communion ensemble et avec Dieu.

Un bas-côté est un collatéral peu élevé, dont la hauteur correspond approximativement à la moitié de la hauteur du vaisseau central. Un bas-côté peut être surmonté de tribunes.

La nef est la partie d'une église allant du portail à la croisée du transept et qui est comprise entre les deux murs latéraux. C'est le lieu principal où se tiennent les fidèles lors des célébrations et des offices.

Une travée, dans le domaine de l'architecture, est une ouverture, un espace construit ou un élément de construction délimité par deux supports verticaux constituant les points d'appuis principaux ou les pièces maîtresses d'une construction

Le transept est une nef transversale qui coupe à angle droit la nef principale d’une église et lui donne la forme symbolique d’une croix. Outre ce côté symbolique, le transept participe à la solidité de l'édifice à la manière de deux arc-boutants géants.

Le déambulatoire est une galerie qui sépare le chœur d'une église des chapelles absidiales.

Une chapelle absidiale ou « chapelle rayonnante » est une chapelle ayant la forme d'une abside. Ces chapelles sont intégrées dans l'architecture d'une église. Elles sont accolées au déambulatoire ou, si celui-ci n'existe pas, directement à l'abside

Et évidemment le chœur, du grec khoros (ensemble de chanteurs), est la partie du plan d'une église prévue pour les chantres. C'est le lieu le plus important de l'église. C’est le cœur de l’église, c’est dans ce lieu que se tiens l’autel, lieu ou l’on commémore le dernier repas de Christos. C’est dans le chœur que le clerc préside la messe et que le Saint Livre est lu.

Il est nécessaire enfin d’expliquer la raison de la création, dans certaines églises, d’un jubé, qui sépare les clercs des fidèles. Il s’agit, selon nous, frères lescuriens qui écrivons ce cours, d’une absurdité. Pourquoi vouloir séparer une même communauté ? Cela pourrait se comprendre dans une seule circonstance, lorsque qu’il sépare les fidèles de moines qui ont fait vœu de se retirer du monde. Nous conseillons toutefois, pour notre part, d’enlever cette séparation illégitime.


3) Différents édifices

L'église est le principal édifice religieux de la paroisse dans la religion aristotélicienne. En tant que lescuriens, il nous tient à cœur de rappeler que les alentours de l’église (parvis, cloître) peuvent être, en-dehors des messes, des lieux de réjouissances. Jouez-y les mystères, faites-y des fêtes, accueillez-y les pauvres.

Selon son importance et sa fonction, une église peut être :

• cathédrale si elle est dotée d'une cathèdre, là où siège un évêque qui a la charge d’un diocèse. Elle est bien littéralement le siège de l’évêché et peut, à ce titre, héberger l’officialité épiscopale ;
• primatiale si elle est siège d'un (arch)évêque-primat ;
• basilique
o anciennement : si elle est bâtie selon un plan à l'antique dit « plan basilical »,
o anciennement : si elle a été bâtie par un empereur,
o ou si elle a reçu ce titre spécial du pape ou de la Curie (cf. la basilique Saint Titus ou Saint Nicolas de Port) ;
• collégiale si, sans être cathédrale, elle est desservie par un collège (le chapitre) de chanoines séculiers. Elle peut être dans un couvent ou monastère ;
• paroissiale ;
• abbatiale si elle est l'église principale d'une abbaye.
• Une chapelle est un lieu de culte secondaire :
- si elle fait partie d'une église plus vaste, elle est alors destinée au culte d'un saint, d'une famille, d'une confrérie,
- elle est castrale ou nosocomiale si elle appartient à un château,
- elle est commémorative si elle marque un lieu particulier (source miraculeuse, emplacement d'un miracle, tombeau d'un saint isolé),
- elle est cimetériale si elle est bâtie dans un cimetière.

Les autres constructions religieuses non destinées à la communion :

La sacristie est un lieu souvent adossé à l’église. C’est ici que le clerc ce prépare avant l’office et que le pain et le vin sont également préparés, ce lieu sert de rangement au matériel utilisé durant les offices.

Le presbytère est le lieu de vie et d’habitation du curé, c’est dans cette bâtisse qu’il reçoit les fidèles dont il peut, le cas échéant, faire la pastorale.

Le calvaire est un lieu de souvenir qui marque une procession, une mission ou une sépulture.

Le palais épiscopal est le lieu de résidence de l’évêque.

L’hôtel-Dieu qui permet d’aristotéliser les pèlerins hébergés, mais aussi et de en plus de soigner les malades. On peut ici faire référence aux hospices (e.g ceux de Beaune viennent d’être achevés cette année et paraîtrait qu’ils sont de grande beauté).

Monastère, couvents et abbayes :

Un monastère, lieu de vie des moines. C’est le terme générique (oh que le mot n’est pas beau et sonne mal, beurk, « générique », c’est affreux, n’est-ce pas ?)
On parle de couvent pour les ordres à vocation non monastique, qui sont davantage portés à accepter des laïcs (e.g. couvent lescurien).
On parle de prieuré lorsque l’établissement religieux, de moindre importance, est rattaché à une abbaye parfois appelée abbaye-mère.
On parle de commanderie pour les ordres militaro-religieux (e.g l’ordre teutonnique).
On parle d’abbaye pour tous les autres ordres (e.g abbaye de Tastevin).

Certains monastères de grande importance peuvent accueillir des centaines de moines. Ils deviennent alors une véritable ville. D’ailleurs, pour résister aux pillages, les bâtiments des monastères sont souvent construits à l’aide de larges piliers, avec de larges et puissants murs extérieurs capables de résister à l'assaut d’un ennemi.
Du point de vue architectural, le monastère est centré sur sa chapelle que les moines construisent toujours en premier. S’y ajoutent le réfectoire, les jardins, la salle du chapitre, les dortoirs et les cellules etc. et notamment le cloître (qu’on retrouve par ailleurs quasi-systématiquement adossé aux cathédrales).

Le cloître possède généralement une galerie adossée à l'un des murs de la nef ; une galerie à l'ouest ; une galerie à l'est donnant accès à la sacristie, à la salle capitulaire et à l’église ; une dernière galerie, opposée à celle longeant l'église, communiquant avec le dortoir et le réfectoire. Parfois en son centre trône une fontaine ou un puits.


A. Narthex
B. Église
C. Couloir bordé de cellules
D. Escalier

Le plan type du bâtiment principal d’un monastère classique


4) Un peu d'art dans toutes ces pierres !

Eléments d'architectures

En architecture, un arc est tout assemblage de pierre, de moellon ou de brique destiné à franchir un espace plus ou moins grand au moyen d'une courbe. Une colonne est un élément vertical de soutien de forme cylindrique. Un chapiteau est un élément de forme évasée qui couronne une colonne et lui transmet les charges qu'elle doit porter. D'un point de vue ornemental, il est le couronnement, la partie supérieure d'un poteau, d'une colonne, d'un pilastre, d'un pilier, etc. Une voûte (ou voute) est un élément architectural de couvrement intérieur d'un édifice.

Eléments de décorations

En architecture, les gargouilles (étymologie, la gorge ou l'œsophage, du latin, gurgulio, gulia et autres mots similaires dérivant de la racine gar-, par allusion au glouglou de l'eau) sont des ouvrages sculptés d'évacuation des eaux de pluie des toitures, propres à l'art roman puis surtout gothique. Elles sont généralement des figures grotesques. On peut en admirer de magnifique sur les hauteurs de la cathédrale Notre Dame en la capitale du Royaume de France.

Les sculptures qui garnissent toutes les façades des édifices religieux sont toujours des représentations de nos saints ou prophètes.

Le vitrail est une composition décorative formée de pièces de verre. Celles-ci peuvent être blanches ou colorées et peuvent recevoir un décor. S’il est de forme ronde on parle de rosace.

Enfin, le travail de peinture (notamment des cathédrales), travail de très longue haleine, permet aux bâtiments de prendre des couleurs, belles à voir et souvent utiles pour illustrer des passages des Saintes Ecritures.

N.B : on parle de voluptuaire pour les dépenses de construction et d’embellissement.

Différents styles- différentes époques

L'architecture romane s'est développée en Europe dans les années aux alentours de l’an mil. On peut la caractériser par la réinterprétation de la voûte romaine antique, généralement en plein cintre. Les colonnes qui supportent les arcs sont typiquement cylindriques et surmontées de chapiteaux souvent sculptés avec des représentations d'animaux ou de plantes ou encore de symboles plus ou moins géométriques.

L'architecture gothique a succédé à l’art roman. Cette architecture amène une solution aux problèmes de forces que connaît le roman. En effet, l'arc brisé et surtout la croisée d'ogive permettent, contrairement à l'arc en plein cintre, de diriger le poids de l'édifice vers le sol. Dès lors, les murs épais que l'on connaît sous l'architecture romane vont très vite être remplacés par d'énormes piliers. On parlera alors d'une architecture de structure. La magie du gothique réside donc dans cette gestion non-visible des forces où les éléments qui semblent supporter les poussées apparaissent trop légers pour remplir cette fonction. Cet équilibre n'est possible que si la conception des parties supérieures précède l'édification des parties basses. La cathédrale gothique est donc un monument éminemment structuré et planifié.
Quoi qu’il en soit, l’architecture gothique permet aux édifices religieux et notamment aux cathédrales d’atteindre le Ciel et de se rapprocher du Paradis solaire. De plus en plus haut, dans un élan vers la gloire divine.

N.B : Il faut savoir que chacune de ces architectures a une évolution dans le temps et dans l'espace. Dans l'espace également car le gothique de Paris n'est pas le même que celui de Rome ou même de Normandie ou d'Anjou.


QUESTIONS :

1) Qu’est-ce qu’un campanile ?
2) Expliquez le symbolisme du cloître et celui du clocher.
3) Qui peut officier dans une paroisse nobiliaire ?
4) Un lieu consacré doit être exclusivement lié au sacré et au service de l’Église, selon le droit canon. En-dehors des cérémonies et de la prière, voyez-vous d’autres activités qui puissent s’accorder des conditions mentionnées ?
5) Quelles sont les étapes essentielles d’une consécration ?
6) Peut-on consacrer deux voire trois fois un même lieu ?


Ecrit par Vanwolk et Hardouin, frères lescuriens