Séminaire secondaire 11 - Paramentiques et costumes ecclesiastiques

Hardouin a écrit:Paramentique est costumes ecclésiasiques


Ce chapitre va vous permettre de vous habiller selon la circonstance. Nous allons donner un aperçu de l’habit du clerc durant les offices, puis des tenues et objets vestimentaires du quotidien. Il conviendra de dire un mot des couleurs liturgiques avant d'évoquer, simplement sous la forme de questions, l'orfèvrerie aristolicienne.


1) La paramentique

Du latin parare, préparer, apprêter, c'est l'ensemble des vêtements, coiffes, tentures, parements et ornements utilisés dans les liturgies religieuses.


L'aube est une tunique longue allant jusqu'aux pieds et de couleur blanche portée par tous les clercs, de l'évêque à l'acolyte comme habit liturgique. L'aube est ainsi nommée à cause de sa couleur et trouve son origine dans la tunica talaris des Romains, tunique à longs pans, tombant jusqu'aux chevilles et fixée à la taille par un cordon. C'est le vêtement sacré commun à tous les clercs, quel que soit leurs fonctions.

Les enfants de chœurs, la porte seule, ainsi que toutes les personnes non ordonnées. Les ministres ordonnés avec l'étole, sous la dalmatique, la chape ou la chasuble.

Quand il y a partage du Pain et du Vin :



L’étole est une écharpe portée par les prêtres sur l'aube ou le surplis pour la messe et l'administration des sacrements. Parfois portée en bandoulière toutefois par les diacres, elle est simplement passée autour du cou pour les prêtres. L'étole symboliser les privilèges liturgiques du prêtre.



La chasuble est un vêtement sacerdotal à deux pans et sans manches avec une ouverture pour la tête, que le prêtre revêt par dessus l'aube et l'étole pour célébrer la messe et pour d'autres actions liturgiques quand elles précèdent ou suivent immédiatement la messe. Elle est reservée au clerc présidant l’office.

Pour une cérémonie sans partage de l’amitié :



La chape est une grande cape de cérémonie, de forme semi-circulaire, de la couleur liturgique du jour, agrafée par-devant et portée par le prêtre et l'évêque, principalement lors des bénédictions solennelles, aux vêpres et aux laudes solennelles et lors des processions. Elle est également portée pour l'aspersion de l'eau bénite avant la Grand’messe du dimanche. N'ayant aucune symbolique particulière, elle peut-être portée par tous les clercs (même non ordonnés).

En fonction du rang :

- Evêques :



La crosse est le bâton du pasteur, dont l'extrémité supérieure est recourbée. En marchant, l'évêque tourne la crosse vers l'avant, comme symbole de sa responsabilité vis-à-vis du peuple qui lui est confié.



La mitre, d'un mot égyptien signifiant "bandeau", est une coiffure de cérémonie portée par les évêques, fendue de droite à gauche avec deux fanons. L'évêque la porte, de même que la crosse, lorsqu'il donne sa bénédiction, durant les processions, et lorsqu'il confirme, ordonne ou consacre. Le reste du temps, il porte une calotte violette.

- Archevêque métropolitains et Pape :



Le pallium est une sorte de large collier de tissu, avec deux pendantes marquées de six croix, que le pape porte sur ses épaules pendant les célébrations liturgiques. Il est l'insigne distinctif des archevêques, remis par le Pape lui-même. Le pallium symbolise la brebis égarée que l'on rapporte au bercail.


2) Costume ecclésiastique

Les habits :



La soutane est une longue robe boutonnée sur le devant, portée au chœur lors des offices, sous les vêtements liturgiques, par tous les clercs, les enfants de chœur et parfois par certains chantres laïcs et bedeaux ; elle est aussi portée par les clercs, en dehors des églises, comme vêtement ordinaire de dessus. La nature de son étoffe, sa couleur et celle de ses parements dépendent de l'état du clerc qui la porte et des circonstances. Elle est blanche pour le pape, rouge pour les cardinaux, violette doublée et filetée de cramoisi pour les évêques et les prélats de rang supérieur, et généralement noire pour les prêtres et les autres clercs.

L'aumusse est un signe distinctif des chanoines et des diacres qui ne peuvent revêtir la barette. Souvent de fourure noire, voire de vair, elle est une coiffure souvent réservée pour l'hiver.

La bure désigne d'abord une étoffe de laine dont on se sert pour la confection des vêtements de certains ordres religieux. Le vêtement lui-même, en tant que symbole de l'état religieux, est aussi appelé bure. "Revêtir la bure", c'est choisir l'état ecclésiastique ou monastique.

La mosette est une courte pèlerine descendant jusqu'à la ceinture et boutonnée par devant. Elle est signe du pouvoir de juridiction. Elle n'est donc pas utilisée pour l'administration des sacrements et seulement par les prélats qui détiennent un tel pouvoir (e.g les évêques).

D'autres attributs :

La croix pectorale est croix de métal précieux, suspendue par une chaîne en habit de ville ou par un cordon de tissu.

Les anneaux que certains dignitaires de l'Église Aristotélicienne portent. Ce bijou que les fidèles, en signe de respect, baisent au cours de certaines cérémonies, est symbole de perfection et de fidélité. On distingue :
- l'anneau patoral est porté à l'annulaire de la main droite par les évêques et les abbés. Il symbolise l'union de l'évêque à son Église particulière et celle de l'abbé à son monastère.
- l'anneau cardinalice est un insigne évidemment propre du cardinalat qui est remis à chaque nouveau cardinal par le pape en consistoire. Sa forme traditionnelle consiste en un cercle d'or muni d'un saphir. Sous sa ligature sont gravées les armes du pape qui crée le cardinal.
- l'anneau doctoral est légitimement porté par les doyens des séminaires reconnus par la préfecture romaine à l'enseignement.
N.B : les anneaux sont portés par-dessus les gants, le cas échéant.

Quelques couvres chefs :

La calotte est de la même couleur que le costume ecclésiastique.[b]


Barette d'évêque

La barrette est un bonnet rigide porté par les ecclésiastiques.
Sa forme, généralement carrée, a varié selon les lieux et les époques. L'usage romain veut que la barrette portée au chœur ait trois cornes. Alors que la barrette des cardinaux est surmontée d'une simple ganse, celle des autres ecclésiastiques est parfois ornée d'une houppe, noire ou de couleur, selon la dignité de celui qui la porte.


3) Symbolique des couleurs

Ne seront pas analysées ici les couleurs liturgiques (feront l'objet d'un cours de doctorat).

Comme vous pouvez vous en douter, le blanc est la couleur fondamentale des vêtements liturgiques, symbole de pureté et de vertu. Mais les clercs, qui doivent avant tout faire preuve d'humilité, portent bien plus le noir, sobre, austère, digne. Le blanc est souvent la couleur caractéristique du Pape, le plus saint d'entre-nous.

Le rouge est peut-être un héritage des persécutions de notre Eglise à l'époque romaine. Le rouge ("pourpre cardinalice") est en tout cas la couleur des cardinaux, un écho à l'acceptation de ceux-ci d'aller jusqu'au don de leur vie et de leur sang pour le Très-Haut.


QUESTIONS :

1) La paramentique : quelle est sa finalité ?
2) Qu'est-ce que la vimpa ? Pourquoi (in fine) s'en servir ? De même pourquoi les clercs portent-ils des gants pendants les cérémonies ?
3) En quoi le terme de "défroqué" trouve-t-il son origine dans les vêtements religieux ?
4) Pourquoi certains clercs se rasent-ils les cheveux ? Pourquoi cette tonsure est couverte par la calotte lors des cérémonies ? De même, pourquoi la cathèdre est souvent surmontée d'un dais ?
5) Comment appelle-t-on le servant de messe qui porte l'encensoir ?
6) Bénitier, baptistère : quelle différence ?
7) Pourquoi le violet est dite "la couleur des évêques" ?
Dites (avec les détails) ce que vous revêtriez selon les situations suivantes (ne vous contentez pas des vêtements présentés dans ce cours).
- Vous étes cardinal-évêque et vous célébrez une messe.
- Vous êtes évêque et vous célébrez les funérailles d'un prince.
- Vous êtes abbé et vous assistez à l'intronisation d'un recteur d'un autre ordre.
- Vous êtes curé et vous bénissez le nouveau beffroi du village.
- Vous êtes duc-diacre et vous célébrez un mariage.
- Vous êtes archevêque métropolitain et vous devez, en grand pompe, sceller dans une cérémonie publique le concordat de votre comté.


Ecrit par Hardouin et Vanwolk, frères lescuriens