Séminaire secondaire 15 - L'Ethique

Hardouin a écrit:L'éthique


1) Introduction :

L’éthique est la discipline qui évalue le comportement de l’homme, voire qui dit comment l’homme doit se comporter.
Elle se base sur des valeurs et en recherche les fondements. Des valeurs qui sont bien souvent le bien et le mal.

Aussi, d’après la vieille sentence :

Vir bonus est is, qui prodest quibus potest, nocet nemini !

(C'est un homme bon, celui qui se rend utile à ceux qu'il peut aider et qui ne nuit à personne)


2) Qu’est-ce qui différencie la morale de l’éthique ?

La morale explique les « normes » et trouve leur origine, l’éthique critique ces normes en expliquant leur fondement.

L’éthique est liée à la politique et à la philosophie de l’action.


3) Petite histoire de l’éthique :

Socrate est le premier philosophe qui s’est penché sur les questions que pose l’éthique. Selon lui, le monde sensible est distinct du monde des Idées. Le Bien existe donc, il est la définition du Bien, indépendamment des mots. Pour l’atteindre, il faut s’affranchir des sens et pratiquer la dialectique. Platon a approfondi les travaux de son maître.
Pour les épicuriens, l’important n’est pas de conformer ses actes au bien, mais de trouver la tranquillité de l’âme. L’ataraxie par la modération.
Pour les stoïciens, l’essentiel est la connaissance et avant tout la maîtrise des passions.

Des érudits du siècle dernier s’opposaient sur la matière : sont-ce les conséquences bénéfiques de nos actes (mais par rapport à qui ?) qui doivent conduire notre façon de vivre ? ou sont-ce les accomplissements de nos devoirs (les commandements divins) qui doivent permettre de juger nos actions ?


4) L'éthique selon Aristote

En vérité, la véritable éthique normative, celle développée par Aristote, est celle qui conduit à la juste mesure et à la plénitude. Dans l'Éthique à Nicomaque, Aristote nous conseille de vivre vertueusement pour pouvoir nous épanouir. Mais qu’est-ce que la vertu ? C’est ce qui nous rapproche de Dieu (par l’amour notamment) et nous accomplit en tant qu’êtres humains. En outre, si de la pratique de la vertu découle la plénitude, de la plénitude découle le bonheur.
Nos actes doivent toujours se conformer à la vertu. Nous devons réaliser notre « cause finale », notre raison d’être.

Aristote a même fait de l’étude de cette cause finale une science, la téléologie.


QUESTION :

1) Quelles sont les quatre causes d’Aristote ? Expliquez.

2) En fait, l’éthique ne donne pas de solution toute faite. Elle doit être appliquée à des situations concrètes. D’où l’éthique appliquée. Un exemple :

Le Roi de France a été trahi par un de ses vassaux. Par deux fois. Et cette trahison a mené à plusieurs guerres sanglantes et au soulèvement d’autres de ses vassaux. Enfin fait prisonnier, le Roi doit-il relâcher le félon et accorder son pardon aristotélicien si celui jure une fois encore de ne plus recommencer ou doit-il exécuter le trublion pour montrer l’exemple et étouffer les révoltes ?

3) La morale donnait autrefois raison à ceux qui disaient des femmes qu’elles n’étaient pas les égales des hommes. Mais l’éthique ne trouve évidemment pas de fondement à cette norme. Au contraire. Comment justifier l’égalité homme/femme ? Vous examinerez ce sujet du point de vue de la vertu, puis vous vous appuierez sur au moins un extrait du dogme pour illustrer votre propos.


Ecrit par Hardouin, frère lescurien