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Séminaire secondaire 16 - Théologie comparée

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Séminaire secondaire 16 - Théologie comparée Empty Séminaire secondaire 16 - Théologie comparée

Message  Thomas d'Azayes Ven 7 Jan - 14:18

Hardouin a écrit:Théologie comparée :


1) Introduction :

Tout théologien se doit de connaître les préceptes des autres religions. En effet, nous considérons que votre foi est assez forte pour pouvoir étudier celles-ci sans répondre pour autant à leurs appels perfides.
Au contraire, si ce cours concerne la théologie comparée, c’est pour que vous soyez capable, dans vos futurs affrontements avec des hérétiques/hétérodoxes, de mieux les contrer.

Vous saurez alors sur quels points de leur dogme corrompu attirer l’attention et leur opposer les arguments de la Vraie foi en conséquence.

Le spinozisme, et l’averroïsme sont toutes deux des religions du Livre, comprenez du Livre des Vertus. Elles en admettent toutes la considérable portée, voire le considèrent comme sacré. Ainsi elles reconnaissent l’existence de la Créature-Sans-Nom, celle d’Aristote ou de Christos, mais en dénaturent certains passages et divins enseignements. Ces monothéismes sont des hétérodoxies qui sont parfois tolérées dans certaines régions, mais nous reviendrons ultérieurement sur cette question.

Nous ne vous ferons pas lire des textes gavarnistes qui sont tellement amphigouriques et confus qu’on ne les comprend pas. Les adorateurs de la Nemesis, de l’Hybris, d’Eleusis ne sont que des illuminés fanatiques qu’il convient d'enfermer sans autre forme de questionnement.



2)L'averroïsme :

Commençons donc par étudier l’averroïsme, croyance qui est sans doute bien plus simple à contrecarrer que le spinozisme, bien plus élaboré.

Nous n’entrerons pas dans les divergences vétilleuses qui ont secoué la communauté averroïste désunie, les différents schismes (Voix d’Averroès contre Sainte Alliance Averroïste) qu’ils ont traversés ne démontrent que leur faiblesse. Ils n’ont pas réussi, c’est le moins qu’on puisse dire, à faire leur aggiornamento.
D’ailleurs les averroïstes sont bien moins nombreux qu’au siècle dernier, l’aristotélisation complète des Royaumes est en marche.

L’averroïsme est une religion très récente (comparée à l’aristotélisme) puisque née il y a environ trois siècles sous l’influence du célèbre cordouan Abū l-Walīd Muhammad ibn Ahmad ibn Muhammad ibn Ahmad ibn Ahmad ibn Rušd, dit Averroès.

Les averroïstes voient en lui un prophète qu’ils appellent le Messager de Dieu, les aristotéliciens peuvent tout au plus admettre qu’il était un savant qui commenta parfois avec subtilité les œuvres d’Aristote. Si vous voulez faire enrager un averroïste, usez du surnom de simple Commentateur pour nommer celui qui est leur prophète !

Nous allons passer au crible du doute le dogme averroïste, appelé « Discrepentia discrepetiae » dont voici des extraits :



Chap. Ier : L’Unique

Verset 1 : Nous devons croire que l'Unique existe mais sa vie n'est pas comme la notre, car la notre commence sur cette terre par la naissance, finit par la mort et reprend après. L'existence de l'Unique, elle, n'entre pas dans les concepts du temps et de l'espace.

Verset 2 : L'Unique n'a pas de semblable, c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'autre créateur à part Lui.

Verset 3 : Nous devons croire que l'Unique n'a pas de commencement. Cet attribut est à l'Unique seulement, et tout autre que l'Unique a un début.

Voilà ce qui explique la proximité entre nos deux systèmes de pensée. La conception de Dieu ici présentée est singulièrement proche de la nôtre. Est-ce à dire qu’on peut appeler les averroïstes nos amis ?
Non car ils ne font pas partie de l’amitié aristotélicienne accessible aux seuls baptisés. Toutefois, personnellement, en tant que Lescurien ouvert et tolérant, je vous donne ma vision des choses : appelons-les nos frères.
Des frères puînés croyant en un idéal d’amour, issus d’une même paternité (le Livre des Vertus), mais des frères qui se sont égarés sur un chemin dangereux.
Qu’ils puissent être parfois nos frères ennemis, cela est vrai, mais il n’empêche qu’ils sont de notre famille et que nous devons tout faire pour les ramener à la vraie foi. C’est notre responsabilité envers nos cadets qui se sont fourvoyés.


Chap. IIème : Cinq Arches de la Foi et Règles de Vie

Verset 4 : Le Fidèle devra pratiquer l'aumône envers les vagabonds et les indigents aussi souvent que sa condition le lui permettra. Et, c'est sans ostentation aucune qu'il le fera car l'Unique voit tout et entend tout

Encore une autre assertion que ne renierait pas Christos. Mais après tout, ces versets semblent directement inspirés par l’aristotélisme. Certains sont donc de simples copies réécrites à la manière d’Averroès. Une paraphrase inutile du Saint Livre… lequel se suffit à lui-même.

Verset 10 : Ô Fidèle, mène une vie saine, sage et vertueuse. Ainsi, le Jardin des Délices te sera ouvert, et tu en jouiras des plaisirs éternellement.

Une des premières altérations des valeurs originelles. « Délices, jouir, plaisirs éternels » : des substantifs qui correspondent effectivement à la notion de Paradis, mais pas fondamentalement. L’aristotélisme ne dénie pas l’importance du plaisir.
Mais l’essentiel n’est pas le plaisir, mais le bonheur (cf. chapitre tant du Livre des Vertus). Le plaisir n’est pas une finalité et n’emporte pas forcément la plénitude.


Verset 11 : Ô Fidèles ! Remplissez vos engagements. Vous est permise la bête du cheptel pour vous nourrir. Vous sont interdits les animaux autres que la vache, le cochon, le mouton et le poisson. Consommer d'autres bêtes n'est que perversité.

On se demande quelle est la raison de ce verset ? Pourquoi le chevreuil, le sanglier ou les poulailles doivent être interdites de consommation sans explication aucune ? En vérité, on dit du père d’Averroès qu’il était un éleveur de lapins très prospère. Et que son fils et lui étaient fâchés de longue date. Averroès aurait donc simplement voulu miner le commerce paternel. Loin d'une retranscription de logos révélé...

Chap. IIIème : Le Destin

Verset 3 : Tout ce qui se passe dans l'Univers est déjà déterminé par l'Unique. Puisqu'Il est Omniscient.

Parfait exemple d’exégèse trompeuse. Dieu est omniscient, mais pourquoi en déduire que tout est déterminé et que notre destin est déjà écrit ? La prémotion est une des erreurs de l’averroïsme.
Certes, le Très-Haut est omniscient et connaît tous les futurs possibles, mais cela ne veut pourtant pas dire que nous sommes prisonniers d’un seul futur.
Dieu laisse le choix à l’homme de choisir, ce qui ne veut pas dire qu’il ne sait pas ce que l’homme choisira ! La grande difficulté de cette « idée » est de concilier ce libre arbitre de l’homme et cette omniscience de Dieu. Et cette idée est un mystère de la foi. Notre destin est à la fois connu et modifiable… Mais en aucun cas déterminé.


Verset 4 : Par nature, l'Unique a doté l'Homme de nombreuses facultés. Il lui a aussi donné la Volonté. Et, Il a choisi de lui donner la liberté d'agir car tel est son bon plaisir.

Si tout est déterminé par l’Unique, n’y a-t-il pas contradiction avec ce verset ? Décidément, le Discrepentia discrepentia n’est pas un texte fiable et dénué d’ambiguïtés pour une pensée prétendument délivrée par Dieu par l’intérmédiaire de son Messager.

Chap. IVème : Plaisirs de la Vie

Verset 9 : Il est vrai qu'un oignon suffit à faire pleurer les gens et que l'Unique n'a pas créé de légumes pour faire rire. En vérité, je vous le dis, le rire est le propre de l'Homme, et mourra bien qui rira le dernier car il aura réjouit le Créateur.

Le rire, le propre de l’Homme ? Tout baptisé aristotélicien sait bien que c’est la parole et non le rire qui est le propre de l’homme. La parole signifie raison, conscience, interaction.
N’a-t-on pas vu certains singes rire, ainsi que la hyène ?


Verset 11 : L'Unique l'a décidé : le plaisir est le souverain. Il nous aidera à fuir la douleur. Et, l'Homme dès sa naissance sera en quête du plaisir. Ainsi l'a-t-Il voulu car Il est Omniscient ainsi que Sage.

Encore cette focalisation sur le plaisir. Le Livre des Vertus avertit des dangers de l’acédie.
Le plaisir est sans conteste une vertu (cf. Syphaël, archange du plaisir), mais n’est pas le but de la vie.
L’hédonisme se trompe en oubliant la recherche spirituelle et les actions pieuses qui doivent être les moteurs de nos existences.


Chap. VIème : Annonce, Jardin des Délices et Feu de l'Enfer

Verset 1 : Ceux qui croient, qui font de bonnes oeuvres, et qui croient que la parole d'Averroès est la Vérité de l'Unique, Il leur efface leurs mauvaises actions et améliore leur condition de vie.

Ce serait si simple ! Oui, que les vertueux soient ici-bas récompensés. Mais, la réalité est tout autre, d’aucuns ont beau être cruels, ils vivent dans le luxe et la sécurité.
Non, la justice divine appartient au monde supraterrestre.


Chap. VIIème : La Famille

Verset 1 : Ô hommes ! Ô femmes ! Craignez l'Unique qui a permis à l'espèce humaine de se répandre sur la Terre.

Un qualificatif additionnel qui est bien surprenant. Dieu devrait-il susciter la crainte ? Un amalgame fâcheux. On doit craindre le péché et ses conséquences. On doit craindre l’enfer lunaire. Mais Dieu est amour, justice et pardon.

Chap. VIIIème : Du Ciel, des Astres et des Signes

Verset 12 : Il enverra parmi vous un être capable de lire ses signes. La Lune, les étoiles, et les planètes seront la Vérité future. Et, il comprendra les présages, il parlera aux oiseaux, il lira dans les cartes et dans les entrailles des animaux.

Si l’astrologie n’est pas une science que rejettent les aristotéliciens. Les averroïstes semblent parfois fixer toute leur vie sur des signes astraux, ce qui contrevient à la liberté que nous a octroyée Dieu. Les planètes exercent seulement une influence et les oracles ne peuvent prédire l’avenir.
D’autre part, cette façon de parler d’un « être » capable de lire les signes est une manœuvre pour illusionner et faire accroire aux hommes qu’un messie viendra dans le seul but de les laisser dans une expectative que d’aucuns trouvent jubilatoire.


Chap. IXème : Les Gens du Livre

Verset 7 : Nous avons fait descendre vers les Hommes le Livre des Vertus. Mais, les Aristotéliciens n'en ont pas compris le sens et, l'ont même corrompu. Car, l'Unique leur a confié la garde du Livre et, ils l'ont perverti. Ils ont chercher fortune et les honneurs.
Ainsi, ne craignez pas les gens qui trompent le monde, mais craignez-moi.

Encore la crainte ! Est-ce que la perfection divine doit causer l’effroi ? C’est peu probable.

Chap. Xème : Justice

Verset 2 : Il n'appartient pas à un Fidèle de tuer un Fidèle, sauf par erreur. Quiconque tue par erreur un Fidèle, qu'il jeûne deux mois de suite pour être pardonné par l'Unique.

Par erreur ? Deux mois de jeun pour un homicide accidentel ? C’est peu cher payé.

Chap. XIème : Guerre

Verset 6 : Quant à ceux qui partent à la guerre, ils seront appelés contre des gens d'une force qu'ils redoutent tous. Et, ils les combattront à moins que ces mécréants n'embrassent l'Averroïsme. Puis, ils les vaincront. Telle est la volonté de l'Unique.

Preuve irrémédiable de la primauté de l’aristotélisme par les faits : les averroïstes n’ont pas vaincu, loin de là, leur créance s’éteint peu à peu, comme le paganisme d’autrefois.

Verset 7 : Si vous obéissez, l'Unique vous donnera une belle récompense. Et, si vous vous détournez comme vous vous êtes détournés auparavant, Il vous châtiera d'un châtiment éternel.

L’aristotélisme insiste sur la félicité du paradis solaire, mais pas autant que l’averroïsme. Ou du moins pas de la même façon. Obéir signifierait récompense ? Non, l’obéissance aveugle dans le seul but de la récompense est contraire à notre foi. La foi, comme la prière, est un acte gratuit, sans espoir intéressé.

Verset 9 : Ceux qui combattront auront la victoire ainsi qu'un butin, fruit de leurs efforts.

Les averroïstes sont finalement des pillards sauf si Averroès souhaite exprimer la félicité spirituelle par le mot butin, mais dans ce cas, il choisit très mal ses mots.


Pour parfaire ces développements sur l'averroïsme, faisons référence à Saint François et citons un extrait de son hagiographie :

Chapitre VII l'Averroïste

De sa rencontre avec Mehmed et de la discussions qu'ils eurent sur Averroes.
Par les moines de Bruz sur base d'écrits de Frère Nico

Un jour, François pensa qu'il avait médité suffisamment longtemps sur la question aristotélicienne. Las de lancés de boules jetées en vain devant les temples spinozistes, comme ils n'explosaient pas, il alla voir du côté des disciples d'Averroès, à la recherche de sensations nouvelles.

Pour cela, il du monter sur un rocher, comme c'est là ou Mehmed 1 avait décidé d'ériger sa demeure. En vérité, François fut, dans un premier temps, troublé par l'accueil que lui réserva Mehmed, primat avérroiste. François avait lui-même tant appris sur l’humilité. Il voyait plutôt en Mehmed l’incarnation inverse de l'idée qu'il avait du prophète, érigé lui même sur son trône.

Mais était-ce vraiment ça qui troublait François, où tout simplement la vue directe qu’il avait sous la longue tunique de l’homme au dessus de lui ? D’autres questions vinrent également en tête de François : tout les avérroiste ne portent t’ils pas de dessous ? avaient-il si chaud pour ne pas porter de sous-vêtements ? Le saint détourna le regard et amorça plutôt le dialogue:

-Mon frère, ne serais-tu mieux sur le plancher des vaches, comme nous tous?
-Non. Alors, vous me cacheriez mon soleil.
-Mais nous sommes tous également aveugles, Mehmed. Toi autant que nous tous, pourtant. C'est le Divin qui nous éclaire, et c'est Christos qui nous le dit...
-En m'élevant ainsi, cela me fait voir plus clair.
-Mais comment préférer la vision d'un seul homme, Mehmed, devant celle de toute une communauté?
-Ne médit pas, François de Gênes. Le nombre d'Avérroiste est plus grand que tu ne le crois.
-Et en cela, les averroïstes existent, Mehmed. Tu n’es pas le seul, soit, mais laisse-moi tout de même te demander pourquoi maudis-tu ainsi les écrits d'Aristote et l'église qu'il a permis de faire devenir?
-Parce qu'il s'agit de l'Église Aristotélicienne, justement, François.
-Pourtant, tu es prêt à mettre en cause l'écrivain, aussi peu de paternité a-t-il sur l'église? Je veux dire: ce sont ces suivants, qui ont amené tout ce que tu peut rejeter de l'église. SOn message ne s'en trouve pas travesti pour autant.
-Elle a tout de même été fondée sur ces écrits, cette église, petit prélat sans ambition. Et aujourd'hui, elle n'est qu'image de cette conséquence. Vile, emprise de pouvoir, et mécréante envers ces fidèles.

Et François failli tomber du rocher. Il se ressaisit.

-Peut-être, mais ne crois-tu pas que nous tous puissions faillir, de temps en temps, nous autre aussi, hommes dotés de l'esprit critique?
-Me donnes-tu par là raison, François?
-Non, mais je te demande d'admettre que grâce au cadeau qu'Aristote nous a fait, cela existe dans le domaine des possibilités.
-La justice et la vérité n’appartiennent qu’à Dieu et son expression réside dans son prophète Averroès. En dehors de la parole d'Aristote, je maintiens, car sinon, elle est corrompue.
-La seule vérité qui existe est l’Amour de notre Dieu comme nous l’a enseigné le prophète Christos.
-La force de l’Averroïsme est que nous n’avons pas besoin de deux prophètes pour que la vérité divine s’exprime. Le message transmis à Averroès à tout de suite été pur comme le cristal.
-Mais, Mehmed, aucun cristal n'est jamais pur, par contre il est toujours solide, je te l'accorde. Mais la parole d'Aristote, elle, est solide comme un diamant .
-Je vois que vous ne vous débrouillez pas si mal dans l’art oratoire, mon cher contrairement à ce qu’on m’a dit.
-Pour moi le meilleur moyen de respecter la parole divine se trouve dans l’acte accompli, l’exemplarité voilà ce qu’est la meilleure preuve pour une vie qui se soumet aux préceptes divins. Les mots ne sont que du vent qui s’envolent aussitôt prononcés. Si l’homme ne vit pas ce qu’il dit alors sa vie n’a pas de sens, elle n’est qu’une ombre qui coule le long de la rivière du temps.

François fut alors conduit vers une tente immense dont la décoration était magnifique, aux entrelacs de soie sur la toile s’ajoutait des fils d’or, la douce lumière des bougies faisait briller de mille feux l’intérieur du lieu. Mehmed l'invita à s’asseoir sur des coussins autour d’une table. L’hôte tapa des mains et tout de suite des dizaines de serviteurs, peut être même des esclaves apportèrent autant de plats remplis de mets qui semblaient succulents. N’importe quel homme aurait pu se laisser ruiner par un tel émerveillement, mais François résista. L'aristotélicien n’avait cure de cet étalage. Il savait que tout ceci n’était que poudre aux yeux et que la véritable richesse était celle de l’Amour du Divin.

-Allons, mon cher ce spectacle ne vous plait pas ? Pourtant c’est un plaisir que l’on peut voir avec modération, comme vous dites vous même.
-Certes nous apprécions nous aussi le plaisir des femmes. L’Amour est un cadeau divin mais il doit conduire une relation avec une femme dans le but de procréer. Et puis nous nous devons en tant que clercs de servir Dieu et lui seul sans femme car notre Amour doit lui être réservé.
Par contre si vous choisissez de vous dédier à guider les autres sur la voie de l'Eglise, il faut alors que vous soyez prêt à lui donner priorité.

Mehmed reprit :

-Chez nous tout homme peut à la fois aimer dieu et une femme, car la force de l’homme est de pouvoir aimer comme aucun autre être vivant, excepté le Très Haut, qui ne connaît pas le haine.
-Alors pourquoi avoir un texte aussi violent ?

Surpris par la question, l’avérroiste se sentit devenir tout rouge. Puis. la moue tarda peu à lui monter au nez ...

-Comment ça violent? Le Discrenptia Discrenptiae prône autant l’Amour que vos textes anciens.
-Votre texte clame le crainte de Dieu alors que le Très Haut n’est qu’Amour ; n’est ce pas la marque de la créature sans nom ?
-Non, non il faut craindre la toute puissance du Divin car lui seul décide de notre sort !
-Et comment justifier les attaques contre les aristotéliciens ?
-C’est parce qu’ils se trompent de chemin; seules la force et la crainte de Dieu peut les reconduire sur la bonne voie. Nous ne faisons que suivre le destin que nous a choisi le Très-Haut !
-Vous voulez dire que la vie de chaque homme soit prédestinée ?
-Oui, ainsi il est écrit !
-A quoi sert-il de se battre alors ?
-Pardon ?
-Oui si notre vie est déjà décidée alors si votre message est le bon alors il décidera de tous nous conduire à la conversion, non ?
-Je suppose, mais…
-Alors pourquoi tenter vous même de convertir les aristotéliciens ?
-… parce que c’est écrit !
-Alors ce qui est écrit est t-il la vérité ?
-Notre dieu n’appartient pas au temps il est omniscient et tout puissant, il sait tout, voit tout. Comment un être d’une telle puissance ne peut il pas décider de tout ?
-Mais parce que ce qu’il veut avant tout c’est nous laisser le libre arbitre, mon ami... Quelle valeur auraient nos décisions si nous n’avons pas choisi nous même entre la vertu et le pécher ?

Mehmed tenta alors en vain de justifier ses propos sur la crainte de Dieu, tous ses arguments recevait un contre argument cinglant de l’Aristotélicien. Pendant quelques heures encore il discourir sur bien des thèmes : la modération, la peur de Dieu, la guerre, la violence, le mariage , l’alcool. A chaque fois François prenait le dessus. Le seul thème sur le quel il tombèrent d’accord fut le rôle de la religion en politique.
La nuit était déjà bien avancée lorsque fatigué Memhed décida de prendre congé pour aller se coucher. François le salua avec égards. Il compris ce soir là qu’il devait resté vigilant car même l’homme d’honneur , intelligent pouvait sombrer dans l’erreur. Car l’hérésie est là partout elle suit la trace de la bête sans nom qui au moindre instant de faiblesse l’insuffle dans l’âmes et l’esprit des hommes.

N.B :
Avant de passer à l’étude du spinozisme, nous vous rappelons que les averroïstes disposent d’une secte plus ou moins puissante, regroupant des hommes, dits Hashichins, qui assassinent nos prêtres et nos clercs. Prenez garde au poignard de ces gens sans honneur qui frappent dans le dos, ne pouvant convertir par leur Verbe.


QUESTION BONUS :

Sauriez-vous ce que signifie "discrepentia discrepentiae" ?



3) Le spinozisme :

Les spinozistes, eux, ont un système de pensée sophistiqué, voire byzantin, qui date, dit-on de l’Egypte ancienne. Admettons qu’un spinoziste est autrement plus difficile à convertir qu’un quidam ordinaire. Il a une doctrine solide sur laquelle s’appuyer.
Les spinozistes sont peu nombreux, mais l’ont toujours été. Ils se targuent souvent d’être l’élite intellectuelle des Royaumes, refusant aux foules le privilège de comprendre leur foi. Ils se replient sur eux-mêmes, dans leur tour d’ivoire.

Précisons avant tout que le mot « spinozisme » est une création de Daju. Celui qui a trahi Christos. Une filiation pourtant revendiquée, aussi étrange que cela puisse être.

Nous vous présentons un extrait de leur doctrine qui, nous l’espérons, vous fera comprendre leur but : obscurcir le message divin en le travestissant par des notions complexes et des raisonnements alambiqués pour s’accaparer le droit d’en discuter.


Les humains : un exemple de Modalité des Attributs de la Substance divine...

L'Humain est ainsi un Mode des deux Attributs pensée et étendue de la Substance divine : une déclinaison singulière et passante de Dieu, de la Nature ou de la Substance.

Son éternité et son infinité ne résident donc pas dans son individualité propre mais uniquement dans le divin qui le constitue.

L'Homme a un Esprit qui est un Mode déterminé de l'Attribut Pensée et un corps qui est un Mode Déterminé de l'Attribut Etendue. L'un et l'autre, le corps et l'esprit ne sont pas séparés puisqu'il s'agit de deux dimensions - Attributs - de la même Substance divine unique.

Ainsi le corps est expression de notre esprit et notre esprit est une idée du corps. De même, qu'une maison est faite de pierres, de bois ou de chaux, de même cette même maison est élaborée en tel style architecturale et selon telle forme.

C’est donc à votre tour cette fois-ci comme nous l’avons fait pour le dogme averroïste d’analyser la doctrine spinoziste et d’en montrer les failles.

Plusieurs extraits vous sont proposés pour exercer votre esprit critique :


Nous pensons en effet que l'univers n'est pas une chose extérieur à Dieu, mais que l'Univers est Dieu.
Deus, sive Natura : Dieu, c'est à dire la Nature.
Dieu n'est pas transcendant, pour nous, mais immanent : nous sommes, tous, des parties infimes de Dieu, et chacun de ses modes l'est aussi.
Qu'est-ce qu'un mode, me direz-vous ?
C'est une individualisation de la puissance divine : un être humain, un animal, un objet sont tous modes de Dieu, car Dieu est la Nature, toute la Nature ...

Le bien et le mal n’existe pas : Dieu ne pense pas, il est.
Le bien et le mal n'existent pas, car ce sont des absolus !
Or l'absolu est divin, et pas humain : le spinoziste croit en le bon et le mauvais, plutôt, qui sont relatifs à chacun, selon les situations.

[...]

Il y a deux niveaux de lecture du bon ou du mauvais : le rapport à l'individu, et celui à la communauté.

Par exemple, un individu coupe du bois pour se chauffer : il exerce son conatus, sa puissance d'agir, pour sa survie, la survie de sa capacité à penser, et donc à s'améliorer. Même si le rapport entre lui et l'arbre est mauvais pour l'arbre, cela reste bon pour la Nature, et Dieu donc, puisque la fin de l'arbre permet la survie du mode pensant.

Maintenant, le même individu ne coupe pas un arbre, mais toute la forêt, pour se chauffer n'importe comment : le rapport est toujours bon pour lui, mais la perte massive de la Nature est incommensurable !
Pensez donc : plus d'endroit pour vivre pour les animaux, plus de bois pour le reste de la communauté, plus de bois pour l'hiver qui suivra ...

Le rapport est donc finalement mauvais, et l'individu peut être (doit être !!) condamné pour son acte égoïste !

Le spinozisme est centré sur l'individu, mais n'est pas égoïste : en se libérant, le spinoziste aide les autres à se libérer eux-mêmes, il ne doit en aucun cas les empêcher de s'émanciper des préjugés !

S'il devient un esclavagiste lui-même, le spinoziste régresse dans la connaissance de Dieu !

« - Excusez-moi, mais … Qui prions-nous ? lui demandai-je à voix basse.
- Personne d’autre que nous-mêmes, jeune importun ! me répondit-il, irrité. »
Estomaqué par tant d’orgueil, je m’étonnai tout haut :
« - Comment ?! Vous vous prenez pour Dieu ?!
- Bien sûr, puisqu’Il est en nous ! Dieu n’est rien d’autre que ce que nous voyons, imaginons, ressentons : il est sans doute bien plus, mais au moins cela, et tout cela !
- Mais … Je … Euh …
- Pffff … ajouta l’errant en se tournant vers moi.
Dieu est-il tout puissant, jeune inconscient ?
- Oui, bien sûr !!
- Dans ce cas, peut-on dire que Sa toute-puissance s’exerce partout à la fois ?
- Evidemment oui !!
- Dans ce cas, peux-tu me dire à quoi il servirait de Le prier, puisqu’il exerce déjà Sa volonté au maximum de sa capacité ?...
- Euh … Et bien … Pour attirer son attention ?...
- Imbécile !! Une gifle claqua dans le petit jour.
Comment veux-tu qu’Il te donne plus d’attention qu’Il ne t’en accorde déjà, puisqu’Il est tout puissant et exerce Sa volonté dans tout Son pouvoir ?!
- Mais pour … euh … Je ne sais pas …
- Oublie les fadaises de ton ami Christos, jeune novice ! cracha l’homme. Dieu n’a plus rien à nous donner : Il a déjà fait le nécessaire en étant, et en étant en chacun de Ses modes, notamment nous, humains ! Nous sommes pensant, nous sommes une partie de Lui, et notre seul but est de Le comprendre, d’appréhender ce que nous sommes, et donc une partie de ce qu’Il est !
Nous ne prions pas une puissance extérieure à nous pour qu’elle nous écoute : quel orgueil que celui-là ! Mais nous voyageons en nous-mêmes pour mieux nous comprendre, et mieux répondre à nos besoins, à ceux que nous affrontons en tant que modes faits de Dieu !
- Dieu n’a pas de besoin : il est parfait !! m’insurgeai-je. Si nous étions Dieu, comme tu le dis, vieillard, nous serions nous aussi parfaits !
- Mais nous ne sommes qu’une partie de Dieu, jeune disciple … Pas Dieu Lui-même … Et pour comprendre ce qu’est la Nature, ce qu’est Dieu, nous devons chercher à nous approcher de Sa perfection. La méditation nous sert à cela : considérer nos actes, considérer notre progression sur le chemin de la Lumière divine.


QUESTIONS BONUS :

Vous êtes du Sud ? Ce sera plus facile de répondre pour vous, puisqu'il s'agit de questions sur l'hérésie cathare.
Un bonhomme peut-il être paysan ? tavernier ? boucher ?
De quoi un bonhomme dispose-t-il toujours sur lui ?



Ecrit par Hardouin, frère lescurien
Thomas d'Azayes
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